J'irai cracher sur vos tongs (bis)
En débarquant dans la capitale du Myanmar depuis la métropole moderne et agitée de Bangkok, c'est le choc. Tout le monde ici porte le longji (l'équivalent dusarong indonésien),à la différence de la plupart des autres pays d'Asie du sud-est, qui l'ont abandonné depuis belle lurette. La population de Yangon est moitié indienne et moitié bamar. Les hommes mâchent du matin au soir du betel et recouvrent avec forces crachats (attention à vos pieds !) la chaussée, de chaude couleur rouge. Les femmes sont élégantes et coquettes et se peignent le visage avec une poudre jaune, mi-produit de beauté, mi-crème solaire.
La ville est chaotique et grouille de marchés de rue, de chiens pouilleux endormis au milieu des trottoirs (quand il y en a) et de maisons de thé avec chaises en plastique de petites tailles, où l'on peut déguster, à l'abri des immeubles, des chapatis, des samosas ou des nouilles sautées tout en buvant un thé au lait extrêmement sucré. Partout, on peut encore admirer les restes d'une architecture coloniale aux façades vertes ou bleues ternies par un rude climat, ou encore les nombreux édifices religieux dominés par les pagodes bouddhistes. A la nuit tombée, il faut vite rentrer, les rues n'ont pas d'éclairage public. La paya Shwedagon, monument phare de la ville, est un énorme stupa doré de près de 100 mètres de haut, perché sur une colline sacrée couverte d'autels, qui reçoit à toute heure de nombreux promeneurs et pèlerins.
Bref, le Myanmar est à la frontière de l'Inde, du Bangladesh, de la Chine, de la Thaïlande et du Laos et la junte militaire a mis tout se petit monde sous une cloche de verre depuis 50 ans.
